Le GAEC Monel Deroy a bien voulu répondre à nos questions.

Pouvez-vous en quelques mots nous présenter votre exploitation ?
Notre exploitation est située sur deux sites : un dans le Pas-de-Calais (Chérisy) et un dans la Somme (Doingt). La surface totale est de 208 ha.
Il s’agit d’une exploitation de polycultures : betteraves sucrières, céréales, lin textile, légumes (épinards et haricots principalement), et depuis trois ans, pommes de terre de consommation et fécules. Nous sommes dotés de l’irrigation, et travaillons en bas volume.
Quelle est la nature et le comportement des différents sols de votre exploitation ?
Une partie de nos sols est de texture limono-argileuse, et l’autre partie est du sol superficiel sur craie.
Depuis combien de temps utilisez-vous du compost ?
Nous utilisons du compost sur nos cultures depuis plus de 10 ans.
Quel type de compost utilisez-vous ?
Au départ, nous avons utilisé principalement du compost vert (composé uniquement de déchets verts). Depuis cinq ans, nous nous sommes orientés vers un compost un peu plus riche en éléments fertilisants : un compost de MIATE, le TRADISOL.
Comment utilisez-vous le compost ?
Le compost est épandu après moisson, à une dose moyenne de 12 t / ha tous les quatre ans, avant les cultures de tête d’assolement (betteraves, pommes de terre fécule). Avant culture de lin, et en terres légères, nous épandons le compost à 5 t / ha. Bien évidemment, nous implantons systématiquement un mélange de deux engrais verts (avoine/ trèfle et moutarde). Dans la gestion de la fertilisation, nous sommes accompagnés par un organisme spécifique pour gérer au mieux la fertilisation organique et minérale (engrais de fond et azote) après les épandages.
Sur quel type de sol privilégiez-vous l’apport ?
Toute notre exploitation est concernée par les épandages de cet amendement organique. Il s’agit pour nous de maintenir un bon taux de matière organique dans nos sols.
Avez-vous supprimé d’autres apports de fertilisants depuis que vous utilisez du compost ?
Oui
Lesquels et pourquoi ?
Nous avons diminué nos apports d’engrais de fond pour prendre en compte les apports du compost par rapport aux exigences de la culture en place.
Quel constat avez-vous fait sur vos sols et vos cultures depuis que vous utilisez du compost ?
Nous observons une meilleure structure de notre sol (sensibilité moindre aux conditions météorologiques, travail plus facile du sol, terre plus légère). Certaines années, le bon taux de matière organique facilite le travail du sol, notamment par exemple après des hivers doux (absence de gel). Nous avons également observé une hausse du rendement des cultures, surtout en betteraves sucrières et pommes de terre fécule, et une meilleure qualité en lin.
Reviendrez-vous en arrière avec une fertilisation uniquement minérale ?
Non, cela n’est pas envisageable dans notre objectif. Pour ce type d’exploitation, l’apport en compost est indispensable, puisque les exportations en matière organique sont importantes, du fait des cultures (betteraves,pommes de terre et lin notamment).